Leadership

Laura Lizama

23 oct. 2025

Quand un banquier "t'ouvre" la voie...

Découvre l’histoire de Jonathan qui m’a touchée dans son autobiographie “Rien à perdre”. Parce que des parcours comme le sien, ça ne s’invente pas. Ça se vit. Et ça inspire !

🚨 SPOILER ALERT : « Les valeurs financières du passé ne présument pas des valeurs financières du futur. »

Et si on appliquait ENFIN ce principe aux humains ?

Il y a quelques semaines, j’étais au Dîner de l’Économie à Gap.

Entre deux plats, un homme monte sur scène. Jonathan Anguelov. Son énergie est électrique, sa prestance impressionnante.

Il a 16 ans lorsqu’il se pose LA question qui va tout changer :

« Pourquoi ma valeur passée – enfant placé à l’Aide Sociale à l’Enfance à 12 ans – présumerait de ma valeur future ? Pourquoi serais-je forcément un “looser de la société”, comme on me l’a fait comprendre ? »

Aujourd’hui, Jonathan est le co-fondateur d’Aircall, 16ème licorne française valorisée à plus d’un milliard d’euros.

Mais voilà le truc : Jonathan n’est pas l’exception qui confirme la règle. Jonathan EST la règle que la société refuse de voir.

Le paradoxe qui m’obsède (et qui devrait t’obséder aussi)

On vit dans un monde où :

✅ Les banques nous répètent en boucle que « les performances passées ne garantissent pas les performances futures »
❌ Mais si tu as raté ton BAC, changé 3 fois de voie, connu un échec entrepreneurial ou eu un parcours “atypique”, tu portes ce boulet toute ta vie

✅ On glorifie l’innovation, la disruption, la prise de risque
❌ Mais on juge FÉROCEMENT ceux qui prennent ces risques et qui échouent

✅ On fait des conférences TED sur la résilience
❌ Mais on élimine les CV “avec des trous” au premier tour de recrutement

Comment on en est arrivés là ?

Les chiffres qui font mal (vraiment mal)

Parlons peu, parlons chiffres. Parce que l’entrepreneuriat, c’est beau sur Instagram avec les photos de laptop face à la plage. La réalité ? Elle est bien plus crue.

Sur l’échec entrepreneurial :

  • 25% des entreprises échouent dans les 2 premières années (INSEE)

  • Près de 30% n’atteignent pas les 5 ans

  • En 2024, on comptait 66 000 faillites en France

  • Pour les startups ? On monte à 60-90% d’échec

Traduis ces stats dans le langage humain : 1 entrepreneur sur 4 va se planter dans les 2 ans. Et devine quoi ? Ce même entrepreneur portera cette “tache” sur son CV comme une scarlatine entrepreneuriale.

Sur la santé mentale :

  • 72% des entrepreneurs sont affectés par des problèmes de santé mentale (Institut national de la santé mentale)

  • Plus de 20% des entrepreneurs sont en situation de burn-out

  • 1 dirigeant de TPE/PME sur 3 évoque une mauvaise forme psychologique (BPI France, 2025)

  • 40% travaillent même pendant leurs vacances, incapables de décrocher

Et là, on ne parle même pas du syndrome de l’imposteur, de l’isolement, des nuits blanches à se demander si tu vas pouvoir payer tes salariés le mois prochain.

Mais d’où viennent ces jugements qui nous collent à la peau ?

J’ai réfléchi à ça pendant des heures (probablement pendant que je devais dormir, classique).

On évolue dans une société qui est fondamentalement clivante.

Elle fait l’éloge :

  • Des diplômes (sans garantir l’emploi derrière ni donner du sens au travail)

  • De l’intelligence logico-mathématique (depuis la nuit des temps, comme si c’était la SEULE forme d’intelligence)

  • De la ligne droite (école → diplôme → CDI → retraite)

Et dans le même temps, elle clame haut et fort qu’il faut :

  • Former à l’empathie

  • Développer l’intelligence émotionnelle

  • Encourager la créativité

  • Accepter l’échec comme une étape d’apprentissage

TU VOIS LE PROBLÈME ?

On nous vend deux récits TOTALEMENT contradictoires. Et c’est dans cet écart monstrueux que les entrepreneurs se noient.

Les jugements qui freinent (et qui font un mal de chien)

Laisse-moi te dresser le portrait-robot des jugements qui collent à la peau :

« Tu n’as pas fait de grande école ? »
Traduction : tu n’es pas assez légitime pour entreprendre dans la “vraie économie”.

« Tu as fermé ta première boîte ? »
Traduction : tu es un risque. On va passer notre tour.

« Tu changes souvent de projet ? »
Traduction : tu n’es pas fiable, pas stable, pas “sérieux”.

« Tu viens d’un milieu modeste ? »
Traduction : tu n’as pas le réseau, donc tu n’iras pas loin.

« Tu es une femme entrepreneur dans la tech ? »
Traduction : … (là j’ai même pas la force de traduire tellement c’est violent)

« Tu as plus de 45 ans et tu veux te lancer ? »
Traduction : c’est un peu tard, non ? Tu aurais dû y penser avant.

Ces phrases, je les ai entendues. Tu les as entendues. On les a TOUS entendues.

Et tu sais ce qui est encore plus pervers ? On finit par se les dire à nous-mêmes.

Mon histoire (parce que oui, moi aussi j’ai mes cicatrices)

Quand j’ai lancé Lilo Consulting en Belgique, puis Lilo Academy en France, j’avais ce truc qui me bouffait de l’intérieur.

Ce petit voice-over mental qui disait : « T’es sûre que t’es légitime ? T’as quel âge déjà ? Tu viens d’où exactement ? »

Les jugements, je les ai pas juste entendus. Je les ai ressentis physiquement.

Chaque rendez-vous où je devais “prouver” que j’étais pas juste une “petite entrepreneuse”.
Chaque fois où on me demandait mes références avant même de connaître mon projet.
Chaque moment où je devais être 300% plus préparée qu’un homme dans la même situation pour être prise au sérieux.

Et puis un jour, j’ai compris un truc fondamental :

Ces jugements ne me définissent que si je leur donne ce pouvoir.

Ce qui m’énerve VRAIMENT dans ce système

😡Tu veux savoir ce qui me met hors de moi ?

C’est pas que l’entrepreneuriat soit difficile. Ça, je le savais en signant.

C’est pas les échecs. C’est pas les nuits blanches. C’est pas même les moments de solitude où tu te demandes pourquoi tu t’infliges ça.

Non.

Ce qui me met en rage, c’est qu’on AMPLIFIE artificiellement cette difficulté avec des jugements à la con qui n’ont AUCUNE valeur prédictive.

On ajoute des couches de complexité psychologique, sociale, financière qui n’ont RIEN à voir avec la capacité réelle à entreprendre.

On élimine des talents incroyables parce qu’ils ne rentrent pas dans les cases.

On brise des rêves parce que quelqu’un a décidé il y a 150 ans que seul un certain profil pouvait “réussir”.

Et pendant ce temps, des Jonathan Anguelov doivent se battre 10 fois plus fort pour prouver que PUTAIN OUI, ils ont leur place.

La punchline que j’ai envie de hurler !

🎯 L’entrepreneuriat est déjà un marathon dans le désert. Arrêtons de demander aux coureurs de porter des sacs de sable remplis de préjugés sur le dos.

Tu veux vraiment soutenir l’entrepreneuriat ?

Alors arrête de demander :

  • D’où vient la personne

  • Quel diplôme elle a (ou n’a pas)

  • Combien de fois elle a échoué

  • Si elle rentre dans TES cases mentales

Et commence à demander :

  • Quelle est sa vision ?

  • Quelle est sa détermination ?

  • Qu’a-t-elle appris de ses expériences (bonnes ET mauvaises) ?

  • Comment transforme-t-elle ses cicatrices en force ?

Ce que Jonathan m’a rappelé ce soir-là à Gap

En l’écoutant parler avec cette énergie folle, j’ai réalisé quelque chose.

Les plus grands entrepreneurs que je connais – ceux qui ont vraiment marqué leur secteur – ont TOUS un point commun :

Ils ont transformé leurs “défauts” supposés en super-pouvoirs.

Leur parcours “atypique” ? C’est devenu leur différenciation.
Leurs échecs ? C’est devenu leur expertise.
Leurs cicatrices ? C’est devenu leur crédibilité.

Parce qu’ils ont compris un truc essentiel :

Les valeurs humaines du passé ne présument pas des valeurs humaines du futur.

Exactement comme dans la finance.

Sauf que nous, on est pas un produit financier. On est pas une action qui monte ou qui descend.

On est des êtres en perpétuelle évolution.

Et c’est précisément cette capacité d’évolution, cette résilience, cette aptitude à se réinventer qui fait les meilleurs entrepreneurs.

Pas le diplôme. Pas l’origine. Pas le parcours linéaire.

💌Mon message aux entrepreneurs qui lisent ces lignes

Si tu te reconnais dans ces mots…

Si tu trimbales toi aussi des jugements qui pèsent lourd…

Si on t’a déjà dit (ou laissé entendre) que tu n’étais “pas fait pour ça”…

Écoute-moi bien.

Ces jugements ? C’est du bruit. Du vent. Des projections.

Ta valeur d’entrepreneur ne se mesure pas à :

  • Ton CV

  • Ton dernier échec

  • L’avis de ce banquier qui t’a regardé de haut

  • Les cases que tu ne coches pas

Elle se mesure à :

  • Ta capacité à te relever

  • Ta détermination à créer de la valeur

  • Ton courage à poursuivre malgré tout

  • Ta force à transformer tes failles en fondations

L’entrepreneuriat EST difficile. Je ne vais pas te mentir.

Mais ne laisse JAMAIS les jugements des autres amplifier cette difficulté.

❌Tu n’as pas besoin de leur validation pour réussir.

✅Tu as juste besoin de croire en ta vision. Et de foncer.

Parce que spoiler alert : tous les “loosers” que la société avait prédits sont aujourd’hui en train de redéfinir les règles du jeu.

Ma question pour toi (et j’attends vraiment ta réponse)

Quel est le jugement qui t’a le plus freiné dans ton parcours d’entrepreneur ou de dirigeant ?

Et surtout : comment tu le surpasses au quotidien ?

Parce que je suis convaincue d’une chose : nos histoires de résilience ont infiniment plus de valeur que tous les conseils LinkedIn formatés.

Alors balance moi tout par mail. Sans filtre.

Parce qu’ensemble, on peut peut-être casser ce système de jugement qui freine tant de talents.

Et créer une nouvelle norme où “valeur passée ≠ valeur future” s’applique ENFIN aux humains autant qu’aux produits financiers !

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